jeudi 9 octobre 2008

Conseil Municipal du 22 septembre 2008

La réunion du conseil municipal du 22 septembre s’est effectuée sous le signe de la rentrée avec un ordre du jour essentiellement consacré à la gestion et à l’administration de la commune. Aucun point ne soulevant objection de notre part, ils ont tous été votés à l’unanimité, prouvant ainsi notre volonté de participer à la bonne gestion de Colombelles.

Cependant, en préambule, le maire a proposé l’adoption d’une motion relative au rejet du projet de la Poste d’ouvrir son capital au privé.
Encore une fois, il y a confusion entre une idée politique générale voulue par les partis politiques de gauche, en opposition avec les choix gouvernementaux, et son application incertaine sur le bureau de Colombelles. Ce débat doit avoir lieu à l’assemblée nationale et non pas au conseil municipal de Colombelles. Nous comprenons que le seul intérêt de cette motion pour les élus de la majorité est de se donner de l’importance. Si il s’agit d’une bonne thérapie, pourquoi pas !
Cette motion fait l’apologie de la Poste en tant que « noyau dur » du service public : la poste est donc « noyautée » (définition : infiltrer un milieu afin d'y mener des opérations subversives, faire de l'entrisme, prendre le pouvoir au coeur d'une organisation) pour les élus de la majorité et ces élus s’en félicitent ! De plus, ils cherchent à effrayer les colombellois en faisant l’amalgame entre une ouverture de capital de la poste, privatisation de la Poste, service public et fermeture du bureau de Poste de Colombelles, ainsi que la fin du ramassage du courrier. Alors qu’aujourd’hui, bien qu’il puisse s’agir d’un premier pas sur une éventuelle privatisation de la poste, l’hypothèse de fermeture du bureau de Poste n’a aucun sens, et n’a jamais été évoqué ! De plus, les représentants politiques du Conseil Municipal font appel aux colombellois pour signer une pétition reprenant le texte de la motion, une première séance étant prévue dès le samedi 27 septembre devant la Poste.
Après délibération, les membres du conseil municipal votent cette motion par 26 voix pour et 3 abstentions (M. CIVITA, M. MARGUERET et Mme LEBACQ). Nous avons jugé l’abstention comme le meilleur positionnement sur cette question : ce débat ne doit pas avoir lieu au conseil municipal car, dans les faits, n’a aucun lien avec la commune, et d’autre part on ne peut pas préjuger sur une éventuelle privatisation de la Poste, ainsi que nous ne voulons pas faire de procès d’intention sur une potentielle menace du bureau de Poste de Colombelles.

Monsieur le Maire donne lecture d’une question posée par M. MARGUERET :
Dans un article paru dans l’Ouest France daté du 13 août 2008, intitulé « Bâtir des logements sociaux devient un luxe » qui met en exergue les difficultés rencontrées par les bailleurs sociaux. Il relate que le dernier chantier de démolition reconstruction de 223 logements et l’édification d’une cinquantaine d’autres, lancé en juin 2006, à Colombelles, dans le cadre de l’ANRU a pris du retard à cause du prix de la construction trop élevé pour les moyens financiers du Foyer Normand. Il demande, dans quelles conditions, le Foyer Normand sera en mesure de mener les opérations de Rénovation Urbaine sous sa responsabilité. De même, on ne peut que s’interroger sur l’aboutissement du programme du Libéra et à plus long terme de la ZAC Jean Jaurès, qui sont ambitieux et risqués quant à la conjoncture économique du marché de l’immobilier, et bien tardif par rapport au boom de celui-ci depuis 2000. En effet, il s’essouffle, les prix de la construction sont au plus haut, les taux d’intérêts atteignent des records, et les ménages voient leur pouvoir d’achat diminuer. En outre, une nouvelle étude du programme du Libéra par rapport à la nouvelle conjoncture économique ne serait-elle pas opportune ? Nous sommes en droit de nous interroger sur la situation actuelle du Foyer Normand.

Monsieur le Maire donne la réponse suivante à M. MARGUERET.
« Un article paru dans Ouest France du 13 août dernier a suscité les inquiétudes de M Margueret. Il déduit des propos de la directrice cités par le journaliste que la société Le Foyer Normand serait en mauvaise santé financière. Et par là même que l’opération de renouvellement urbain de Colombelles serait compromise, mais aussi la ZAC du Libéra et puis, pourquoi s’arrêter là, la ZAC Jean Jaurès. Qu’en est-il en fait ?
Si on reprend l’article en question, un lecteur strictement objectif ne manquera pas d’observer que les propos de trois personnes y sont retranscrits et dont la teneur n’engage d’ailleurs que l’auteur. Les deux responsables d’organismes HLM interrogés tiennent à peu près le même langage sur la conjoncture en général ; le second responsable cité n’est autre que le directeur général de l’OPAC. C’est d’ailleurs tout à l’honneur de notre société locale de constater que lorsqu’un journaliste réalise un article de fond sur le logement social, il fait appel à l’expertise d’un office public aussi important que l’OPAC et à celle d’un dirigeant du Foyer Normand, c’est tout. La conjoncture est la même pour tous, pour le Foyer Normand comme pour les autres organismes qu’ils soient publics ou privés et l’article de citer pour corroborer cet état de fait la secrétaire générale de la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics.
S’agissant plus particulièrement de Colombelles et des deux opérations évoquées dans l’article et reprises dans la question orale, l’opération de résidentialisation est celle de l’avenue Léon Blum, les raisons du retard ont été communiquées à chaque riverain par lettre en date du 26 novembre 2007 dont il vous sera remis copie. Il s’agissait non pas de difficultés financières, l’opération est assez largement subventionnée, ni d’offres trop élevées mais d’une absence de réponse d’entreprises. Depuis heureusement les recherches ont abouti et nous inaugurerons le 30 septembre prochain ! L’opération des 62 logements elle aussi a souffert d’appels d’offres infructueux mais a démarré et une visite sur le terrain permet de constater que le chantier avance allègrement. Ces deux opérations font partie du Programme de Renouvellement Urbain, particulièrement suivi par l’ANRU et dont les deux revues de projet annuelles auscultent rigoureusement l’état d’avancement. Je cite l’avis synthétique du délégué territorial (le Préfet) rédigé à la suite de la revue de projet du 3 juin dernier : « La volonté municipale de mener à bien le projet conventionné est confirmée. Il faut souligner la transparence dont font preuve le porteur de projet (la commune) et le bailleur (le Foyer Normand) pour l’ensemble des aspects du projet. Les opérations connaissent quelques décalages mais qui peuvent être considérés comme normaux. Les études sont très avancées et permettront le démarrage des opérations. Il y a lieu de souligner l’attention portée aux relogements par une recherche de solutions diversifiées. L’application de la charte d’insertion est réelle… »
Sur un plan technique il faut rappeler que nos projets datent de 2006 et qu’ils ont donc été conçus en 2004 et 2005. Depuis les normes ont évolué de façon bien souvent imprévisible ; il suffit de citer les réglementations RT 2005 et bientôt RT 2010 issues du Grenelle de l’environnement. Les performances que nous nous sommes fixées en matière d’économies d’énergies anticipent ce qui n’est pas encore la réglementation et ceci a forcément un coût qui est répercuté dans les appels d’offres. Il faut donc se montrer « astucieux » mais ce terme n’a pas de connotation péjorative, il faut se révéler, en effet, « astucieux » dans les solutions techniques, « astucieux » dans les montages financiers en recherchant les meilleurs financements et opiniâtre dans sa volonté de faire évoluer la ville.
C’est ce que nous ferons dans la ZAC communale du Libéra où nous réfléchissons à la mise en œuvre du Pass foncier permettant une réelle mixité dans l’accession à la propriété et dans la ZAC communautaire Jean Jaurès en collaborant étroitement avec Caen la mer.
Quant à la situation financière du Foyer Normand, elle est saine, particulièrement saine et permet d’envisager sans crainte l’intégration dans son parc de l’ensemble immobilier de la rue Pasteur. »

Nous pouvons à nouveau constater que Monsieur le Maire ne répond pas concrètement à la problématique posée, alors que la question se voulait claire, précise et concise, force est de constater que la réponse se révèle on ne peut plus embrouillée et est loin de nos attentes. Une réponse résumant l’esprit et le processus des projets qui ne sont pas remis en cause, mais pas un mot sur le contexte économique très défavorable à une partie de l’opération, créant des risques sur sa réussite et des risques financiers pour la commune, porteuse d’une partie de ces projets.