Le préfet a décidé de dire non au projet prévu quai de Calix. Le commissaire-enquêteur a émis un avis défavorable suite à l'enquête publique qui s'est tenue du 14 novembre au 16 décembre.
Nuisances
Le commissaire-enquêteur, Patrick Opezzo, constate que les nuisances sont nombreuses. « L'activité de manutention peut procurer une gêne à l'égard des habitants, actuels ou à venir. Les mesures de bruit ambiant n'ont pas intégré les conditions climatiques et géographiques locales [...] », bref, « les nuisances sonores ont été insuffisamment étudiées. »
Durant l'enquête publique, des riverains du canal ont crié leur opposition à ce projet. Ils ont été entendus. Dans son rapport, le commissaire-enquêteur, Patrick Opezzo, note que « l'activité d'une plateforme pour conteneurs reste, malgré les mesures compensatoires envisagées, génératrice de nuisances multiples difficilement compatibles avec la proximité d'une importante zone d'habitat ». Le trafic routier dans le secteur du port de Caen est un autre argument contre la plateforme : « Les trafics du boulevard périphérique et des axes locaux font l'objet de nombreux dysfonctionnements. Le développement de la zone industrialo-portuaire ne peut que les aggraver. »
Trafic
Outre les problèmes de trafic sur le périphérique, le trafic fluvial « va contribuer à engorger la circulation sur la RD 226, la RD 515 et le trafic local [...] Et si l'activité se développe, on aura 18 manoeuvres par semaine, donc il sera difficile de les éviter aux heures de pointe. »
Infrastructures
Le commissaire-enquêteur met le doigt sur des infrastructures à venir. « Un franchissement du canal en aval du pont de Bénouville et une nouvelle voie doit être créée », et il souligne que le projet de liaison LIQN n'est pas « encore arrêté et que son financement ne semble pas assuré ».
Projet intéressant...
Il ne ferme pas la porte au projet. « Cette activité nouvelle revêt une importance stratégique dans la lignée des objectifs définis par l'État », il souligne le « potentiel de la filière conteneurs dans un contexte mondialisé, l'intérêt en terme d'environnement du remplacement du trafic poids lourds par un transport fluvio-maritime et les mesures prévues pour réduire les impacts près de la population. »
...mais ailleurs
« Il est indispensable de donner toutes ses chances à ce type de projet mais sur un site approprié, adapté et appréhendé comme tel, qu'une logique d'anticipation doit permettre une visibilité à long terme. »
Il recommande d'étudier de manière détaillée les sites de Ranville et Blainville voire d'autres « avec réalisation d'une étude d'impact pour chacun d'eux [...] et de proposer au final le site le plus adapté aussi bien pour le développement de la filière de conteneurisation que pour la cohabitation raisonnable avec les zones habitées, existantes et futures. »
Le commissaire s'interroge enfin sur l'avenir d'une zone portuaire en agglomération : « La tendance générale des politiques des communes situées à proximité de la vallée de l'Orne entre Caen et la mer a été et reste le développement de l'urbanisation résidentielle. »
Ouest-France